A en croire les révélations du gardien du cimetière PK 14, les béninois morts pour la patrie disent « OUI D’ACCORD» d’une même voix au projet de révision de la constitution du 11 décembre 1990. Un soutien de taille au projet de révision ?
L’histoire a débuté depuis bientôt une dizaine de jours et l’on se demande bien pourquoi les autorités tiennent tant à la traiter comme une information confidentielle. Les populations riveraines confirment que depuis quelques jours, l’on entend en pleine nuit des bruits étranges semblables à des marches de soutien sur fond de bourdonnement d’abeilles. Quelques jeunes du quartier agacés par le bruit, ont décidé hier soir, d’en découdre avec le gardien Thomas AYYI accusé d’organiser des messes nocturnes sataniques au service des puissances de l’argent. N’eût été la promptitude de deux compagnies de CRS dépêchés sur les lieux, l’intéressé aurait subi la vindicte populaire.
Malgré l’interdiction de l’accès au cimetière et les deux groupements de CRS postés en permanence à l’entrée, votre journal BeninLeaks a pu recueillir en exclusivité le récit du gardien du cimetière, le dénommé Thomas AYYI : « Je suis à bout de nerfs, je n’en plus, les vénérables défunts menacent de marcher sur Porto Novo. Imaginez les conséquences ! Au départ, je faisais semblant de ne rien entendre parce que j’ai un sommeil profond mais depuis qu’ils ont déposé un communiqué au bas de ma porte, je ne peux plus dire que je n’étais pas au courant. Tous les jours, c’est le même scénario. De minuit à 2 heures du matin, les locataires du cimetière se réunissent, manifestent en criant OUI d’une seule voix. Je me suis déjà rendu à la présidence à deux reprises, pour leur faire écouter la cassette audio des bruits bizarres, et pour déposer le communiqué. Je souhaite que le docteur Yayi Boni fasse un geste en venant en personne écouter leurs doléances.»
Pour le représentant des défunts, le OUI à la révision est une décision définitive, irréversible et qui n’est susceptible d’aucun recours. Le préfet du département de l’Atlantique François HOUESSOU n’a pas souhaité répondre à nos questions mais son attaché de communication précise: « Les mânes de nos ancêtres sont des citoyens légalement reconnus par la constitution du 11 décembre 1990. A ce titre, leur position mérite d’être prise au sérieux au même titre que le serment républicain qui a valeur constitutionnelle. Il n’est pas question de les empêcher de manifester car le Bénin appartient à nous tous« .
Afin d’apporter à nos lecteurs une information fiable, crédible et exclusive, tous nos correspondants ont été dépêchés dans tous les cimetières du territoire national avec du matériel haut de gamme afin de recueillir pour vous les premiers sons et les premières images de ces manifestations étranges qui forcent la curiosité et suscitent le respect. LES MORTS NE SONT PAS MORTS.